II. Les enjeux sur la santé (1)

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1. L’addiction due a la Nicotine

 

 

a) Les effets neuronaux et nerveux

 

La nicotine est l’une des substances les plus importantes de la fumée de cigarette. Elle est inscrite dans la classification des substances psycho actives comme stimulant du système nerveux central. Elle partage cette propriété avec la cocaïne, les amphétamines et dérivés, la caféine, la théine et la théobromine du chocolat. La nicotine est la principale responsable de la dépendance physique au tabac.  Une fois dans le flux sanguin, la nicotine atteint le cerveau en sept secondes. Le cerveau est formé de millions de neurones qui comuniquent entre eux par l'intermédiaire de messages nerveux.

 

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La synapse désigne une zone de contact fonctionnelle qui s'établit entre deux neurones, ou entre un neurone et une autre cellule (cellules musculaires, récepteurs sensoriels)...

 


 

Le fonctionnement normal d’un synapse de non fumeur est le suivant :

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Ce shéma représente une transmission nerveuse entre deux cellules nerveuses, dans une zone de jonction appelée synapse. 


L'onde de propagation du message nerveux arrive sur une terminaison nerveuse et provoque la libération de neurotransmetteurs ou neuromédiateurs qui entrent dans l'espace appelé fente synaptique ou espace intersynaptique.


Ces granules se fixent sur un récepteur spécifique et la liaison entre ce neurotransmetteur et son récepteur déclenchent le départ de l'influx ou message nerveux dans la deuxième terminaison nerveuse et ainsi de suite…


Certaines molécules peuvent transmettre des sensations, tels que le désir ou le plaisir. La nicotine intervient et perturbe le fonctionnement normal du système de récompense.

 

 

 

Le fonctionnement du circuit de la récompense :

 

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Ce circuit met en jeu des chaînes de neurones qui relies en particulier deux parties du cerveau ,l'Aire Tegmentale Ventrale ( ATV ) et le noyau accumbens.


 

Ces deux éléments sont constitués de groupes de neurones qui communiquent entre eux grâce à un neurotransmetteur qui est libéré et qui les stimulent : la dopamine.


L'hypothalamus, partie particulièrement connue du cerveau , va analyser les entrées sensorielles et va en émettre un message électrique jusqu'à l'ATV. Le fonctionnement des neurones de celui-ci est contrôlé par deux autres catégories de neurones : 


Certains stimulent les neurones de l’ATV et stimulent la libération de la dopamine: les neurones à Glutamates ,alors que d’autres inhibent les neurones de l’ATV et empêchent la libération de la dopamine: les neurones à GABA. 


Donc les neurones de l’Aire Tegmentale Ventrale vont s'activer , et vont transmettrent le dit message de neurones en neurones jusqu'au noyau accumbens, et ce en libérant le neurotransmetteur (la dopamine) et donc entraînant une sensation de plaisir. 


               

 

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La mollécule de Dopamine

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La nicotine dans le système de la récompense :



Lorsqu’un fumeur allume une cigarette, des molécules de Dopamines sont relâchées. La nicotine agit au niveaux des neurones Glutamates et Gaba.


La nicotine joue le rôle des neurotransmetteurs et active les neurones à Glutamates, tout en bloquant partiellement le relachement de neurones à Gaba. Cela aboutit à un éxcès de mollécules de dopamines ce qui crée donc du plaisir à fumer.

 

 


 

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La nicotinémie est le taux de nicotine présent dans le sang. La durée de vie moyenne de la nicotine est d’environ deux heures dans l’organisme. Après ce délai, à mesure que le taux de nicotine diminue, l’envie de consommer de la cigarette renaît. Des études sur le mécanisme du besoin physique de nicotine ont permis de mettre le rôle de cette dernière en évidence. Chez un fumeur, au repos, isolé, consommant à volonté les cigarettes lorsqu’il en ressent le besoin, le Docteur Russel a mesuré les nicotinémies dans le sang et a remarqué que le besoin en nicotine réapparaît régulièrement chaque fois que le taux tombe au-dessous d’un certain seuil. La personne reprend alors une cigarette, le taux de nicotine s’élève rapidement, puis baisse à nouveau, dès qu’elle est terminée. La fréquence de la consommation des cigarettes est, évidemment, d’autant plus grande que le seuil du besoin est plus élevé. Ce seuil définit la dépendance physique et constitue un élément très important dans le traitement pharmacologique, lors du sevrage tabagique. Ce mécanisme est comparable à l’hypoglycémie et à la sensation de faim qui apparaît quand le taux de glucose dans le sang est trop bas. L’envie de fumer est, en fait, surtout, une faim de nicotine, comme quelqu’un qui a sauté un repas a, impérativement, besoin de manger. En effet, le cerveau a depuis longtemps appris que la cigarette était le moyen le plus rapide et le plus efficace pour calmer cet état de manque.

 

 

 

 

b) Le manque et les besoins 

On peut parler de l’addiction comme une dépendance forte dont on peut difficilement se libérer, ou comme l’asservissement d’un individu à une activité ou à une substance dont il a pris l’habitude de pratiquer ou de consommer.  

La dépendance s'explique par des phénomènes purement biologiques. Pour autant, il ne faut pas négliger le rôle de l'environnement qui entoure le fumeur. Les gestes et les petites habitudes associés à la cigarette sont perçus par notre cerveau comme autant de signaux capables de provoquer une envie irrépressible de fumer.

Cette notion d’addiction est une notion assez récente qui est pour la première fois définie par le psychiatre Aviel Goodman en 1990, dans son œuvre « Addiction, Definition and Implications », comme "un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives". 

Œuvre dans laquelle Goodman qualifie comme addicte tout individu possédant les critères suivants :  

1.      Impossibilité de résister aux envies de réaliser le comportement en question (addiction à la cigarette → impossibilité de résister à l’envie de consommer le produit en question.)  

2.      Une sensation de tension croissante envahi l’individu, juste avant le début du comportement addictif 

3.      Suite à cette sensation de tension, l’individu éprouve un sentiment de soulagement ou de plaisir durant toute la durée du comportement. 

4.      Lors du comportement addictif, l’individu se sent perdre le contrôle de lui-même. 

 

5.      La présence d’au moins cinq des neuf critères suivants :  

 

- préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.
- intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine. (Perte de contrôle)
- tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement (généralement en vain)
- temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.
- survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations, ou est envahi par un sentiment de malaise, dans les contextes professionnelles, scolaires ou universitaires, familiale ou sociales.
- activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.
- perpétuation du comportement, malgré la conscience aiguë des risques d'abus et de dépendance et parfois la connaissance des conséquences négatives du comportement.
 

- besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité. 

6. Si le sujet est dans l’impossibilité de s’adonner au comportement, il devient agité et irritable. 

 

Le manque 

Le syndrome de manque est dû à la baisse de la quantité de nicotine dans le cerveau du fumeur dépendant par rapport à ses besoins nicotiniques. Le fumeur n’est pas en manque de nicotine mais de dopamine (due à la nicotine).Ces besoins sont variables d’un fumeur à l’autre. Ce manque est perçu comme désagréable, voire, dans certains cas, insupportable. La nicotine est métabolisée par le foie pour moitié toutes les deux heures, puis évacuée dans les urines, accentuant ainsi le besoin de fumer

Il existe différentes manifestations caractéristiques du syndrome de manque. Elles ne se présentent pas forcément toutes à la fois et sont le plus souvent dissociées dans le temps. Les symptômes de manque le plus souvent cités par les fumeurs sont : des pulsions fortes à fumer, une irritabilité, de la nervosité, de l’agitation, de l’anxiété, des perturbations du sommeil, une humeur dépressive, des troubles de la concentration intellectuelle, de même qu’une augmentation de l’appétit ou une constipation. Ils sont essentiellement liés au manque de nicotine



Le besoin de fumer croît avec l'usage. Plus une personne fume, plus elle a envie de fumer. Les fumeurs éprouvent donc un manque, qui à force devient un besoin. Il se caractérise par différentes situation ou  moment de la journée.

Le plaisir de fumer est relié à certaines circonstances, par exemple le plaisir de se retrouver en compagnie d'autres fumeurs ;

-découle d'une association entre plusieurs éléments : le café et la cigarette, l'alcool et la cigarette, la lecture et la cigarette ;

-peut faire partie d'un style que le fumeur veut se donner ou encore être associée au besoin de s'occuper les mains ;

-provient quelquefois d'un réflexe ou d'un conditionnement : dès que le fumeur voit un paquet de cigarettes, son cerveau reçoit immédiatement le signal d'en allumer une.

Avec le temps la cigarette devient une routine reliée à des habitudes quotidiennes.

 

 

 


 

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